Petite leçon de sociologie en cathosphère…
Depuis plus d’un siècle, la liberté d’expression et la maturité démocratique ont progressivement fait évoluer nos sociétés vers plus de tolérance, d’égalité et de reconnaissance de toutes et de tous quelles que soient leurs différences. Dans la Cité, il n’y a quasi plus « ni juif, ni grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme ni femme » (Ga 3, 28) car tous sont reconnus d’une même humanité. Les valeurs évangéliques ont été intégrées dans l’ADN de la Cité par des siècles d’influence chrétienne.
Par contre, la religion catholique reste arc-boutée sur un système rigide et discriminant.
En effet, en cathosphère, il y a deux catégories d’êtres humains : les laïcs, membres du troupeau obéissant et les ordonnés, membres du clergé dirigeant.
Les hommes pourront toujours choisir leur trajectoire personnelle de vie. Ainsi, ils pourront se diriger vers l’ordination et seront alors membres de la caste supérieure. Ils pourront répondre à ce qui leur est présenté comme la plus belle et la plus noble des vocations, la prêtrise.
Ils pourront aussi choisir d’être simples membres du troupeau soit comme laïcs soit comme frères religieux.
Ils pourront aussi se voir confier de manière stable deux ministères, le lectorat et l’acolytat (Canon 230 et Motu proprio Ministeria quaedam)
Par contre, les femmes ne peuvent qu’être laïques.
Même les religieuses consacrées, malgré la radicalité de leur choix et le don de leur vie, sont laïques. Dans un statut similaire à celui de la femme au foyer, elles dépendent d’un homme, prêtre, pour leur nourriture… spirituelle.
Une femme ne pourra même pas, actuellement, faire l’objet d’une écoute qui décèlerait un appel à la prêtrise. Elle fera juste l’objet d’un sourire condescendant lui signifiant la stupidité de sa prétention et l’erreur de son ressenti.
Contrairement aux hommes, les femmes n’auront pas accès au ministère du lectorat et de l’acolytat. Elles ne pourront exercer ces deux services qu’en vertu d’une députation temporaire ou occasionnelle, par tolérance, et donc jamais de façon stable. À tout moment, cette « largesse » pourra leur être retirée sans explication. Les exemples sont nombreux où l’arrivée d’un prêtre ou d’un évêque, de tendance traditionaliste, expulse les femmes de ces fonctions.
Ah, j’oubliais… On leur laisse fleurir l’autel, distribuer les feuillets, nettoyer l’église et chanter dans la chorale. Pour faire accepter l’inacceptable, le Vatican promeut alors un féminisme complètement inhibant où les femmes se voient affubler d’une nature faite d’effacement, de douceur et d’humilité. De sentinelles de l’invisible (Jean-Paul II, Mulieris Dignitatem), elles deviennent d’invisibles sentinelles.
Heureusement, certains prêtres, éclairés, commencent à réaliser la profondeur de ce scandale. Ils agissent… mais restent très discrets, tabou oblige.
Il y a plus de 200 femmes rabbins dans le judaïsme. L’islam, au visage actuellement très misogyne, accepte des femmes imams. Les protestants et les anglicans ont des femmes prêtres et évêques. Un peu plus de 200 femmes catholiques ont été ordonnées valablement, dans la succession apostolique, mais elles ont été excommuniées. Certains des prêtres, qui les soutiennent un peu trop ouvertement, ont été sanctionnés. Les clérigarques romains sont donc parmi les plus fermés au travail de l’Esprit. Ils se privent d’un réservoir de talents représentant 50% de l’humanité. Ils ploient sous le travail à en mettre en péril la qualité de leur sacerdoce. Dommage.
Anne-Joëlle Philippart
Commentaires
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13 jan 2016
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Des sentinelles invisibles..
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01 fév 2016
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La question de Béa est
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26 jan 2016
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tout ceci n'est pas faux (j
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27 jan 2016
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Oui, Bea, il y a des femmes