Discrimination des filles pendant la messe

Dans un communiqué de presse publié à l’occasion du 8 mars, journée de lutte pour les droits des femmes, Le Comité de la Jupe demande aux évêques de se prononcer sur la discrimination des filles pendant la messe.

Le Comité de la Jupe dénonce le rôle dévolu aux « servantes d’assemblée » durant l’eucharistie. Les filles se trouvent ainsi éloignées de l’autel tandis que les garçons participent activement à la célébration.

Selon notre cartographie, plus de la moitié* des paroisses en France exclut les filles de la proximité de l’autel. Ce n’est le cas ni en Belgique, ni en Allemagne, ni en Espagne, ni même en Inde ou au Vatican. Existerait-il une interprétation différente du droit selon les lieux ?

En cette journée internationale des droits des femmes, le Comité de la Jupe appelle donc les évêques à se prononcer afin de ne pas laisser soupçonner une attitude misogyne, une soumission à une minorité conservatrice de fidèles ou une ignorance des textes du concile Vatican II (voir annexe). Pourquoi une telle discrimination entre des enfants toutes et tous égaux par leur baptême ?

La situation des servantes d’assemblée nourrit une représentation dévalorisante des filles et futures femmes dans leur communauté, et perpétue une profonde inégalité entre les femmes et les hommes au sein de l’Église catholique. Sur cette situation, la responsabilité des évêques est double : ils doivent d’une part dire s’ils autorisent que dans leur diocèse, les filles soient admises au service de l’autel, et d’autre part fonder théologiquement leur décision, ce qui est l’une de leurs fonctions essentielles.

Le Comité de la jupe propose une lettre type que les fidèles peuvent adresser à leur évêque (voir ci-dessous) pour lui demander de prendre une position claire sur le sujet.

Annexe : ce que dit le Vatican

« La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, est un droit et un devoir pour le peuple chrétien, « race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté » Sacrosanctum concilium n°14

« Il est tout à fait louable que se maintienne la coutume insigne que soient présents des enfants ou des jeunes – dénommés habituellement «servants d’autel» ou «enfants de chœur» – qui servent à l’autel comme acolytes, (…) Les filles ou les femmes peuvent être admises à ce service de l’autel, au jugement de l’Évêque diocésain; dans ce cas, il faut suivre les normes établies à ce sujet. » Redemptionis sacramentum, n° 47.


* Sur 382 paroisses répertoriées au 6 mars 2023, dans 203 paroisses les filles ne servent pas régulièrement à l’autel.