Célébration pour la semaine sainte

La semaine Sainte nous propose de suivre Jésus pas à pas, de l’entrée à Jérusalem jusqu’à sa résurrection. Le Comité de la Jupe vous propose donc une trame de célébration à vivre avec votre groupe local ou avec vos proches. Vous pouvez aussi très bien vous recueillir seule grâce à ce texte et cette méditation. Nous espérons que cela vous aidera sur votre route vers Pâques.

Cette célébration est la vôtre sentez-vous libre de la modifier comme vous le souhaitez (chants, tour de table, silences…).

Proposition de chant (Taizé)

Ubi caritas et amor
Ubi caritas, Deus ibi est
Ubi caritas et amor
Ubi caritas, Deus ibi est

Lecture de l’Évangile de Jésus Christ selon Saint-Jean (13, 1-15)

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin.
Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? »
Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! »
Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »
Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. »
Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »
Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

Commentaire proposé par Camille Benoit-Lévy

« Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. »

Jusqu’au bout, qu’est-ce que cela peut signifier ? Aimer jusqu’à devenir serviteur, lui qui est Maître et Seigneur ? Mais en lisant cette phrase, je vois déjà se profiler l’ombre de la Croix. Jésus m’a aimé jusqu’à mourir pour moi. Et il a fait ce choix consciemment ? : le texte nous dit deux fois que Jésus savait. L’exemple que Jésus nous donne dans cet Evangile n’est pas celui du sacrifice de sa vie. C’est celui du service : nous devons nous laver les pieds les uns aux autres. Pourtant, les deux sont intimement liés. Dans la même phrase, presque dans le même mouvement, Jésus, sachant ce qui va lui arriver, prépare de quoi laver les pieds des disciples. Comme si l’aboutissement ultime du lavement des pieds, du service des plus petits, c’était le don de sa vie.

Mais c’est bien sur cet acte de soin, de care dirait-on aujourd’hui, que le texte insiste. Le matériel et les gestes sont clairement décrits, comme pour nous rappeler que le service auquel nous sommes appelés est concret, qu’il répond à des besoins essentiels. Les randonneurs et les pèlerins le savent bien, tout comme les disciples qui se déplaçaient eux-aussi à pied : le soin des pieds est un élément essentiel pour pouvoir continuer sa route. Et c’est un geste humble, réalisé par les serviteurs.

Alors aujourd’hui, quand je me sens impuissante face aux malheurs devant ma porte ou au bout du monde, cet évangile me ramène au commandement de Jésus de rendre aux autres le service qu’il a rendu à ses disciples. Qui a besoin de mon service ? Elles sont tout autour de moi les personnes qui peuvent avoir besoin que je me mette à leur service : mes proches en difficulté, mes voisins, les personnes à la rue près de chez moi, les membres de ma communauté, etc. Et de quoi ces personnes ont-elles besoin ? De nourriture, d’un abri, d’une oreille attentive ? Souvent, cela me semble une goutte d’eau dans un océan de malheurs.

A cela, Dorothy Day répondait : « Ce que nous voulons c’est changer le monde, qu’il soit plus facile pour les gens de se nourrir, se vêtir et s’abriter comme Dieu l’a souhaité. En se battant pour de meilleures conditions, pour les droits des travailleurs, des pauvres, des plus démunis, pour les droits des bons et des mauvais pauvres, nous pouvons d’une certaine manière changer le monde. Nous pouvons œuvrer pour une oasis, une petite cellule de joie et de paix dans un monde tourmenté. Nous pouvons lancer avec confiance notre galet dans la mare, en sachant que les cercles concentriques qu’il produit feront le tour du monde. »
Dorothy Day, The Catholic Worker, 1946

Temps d’échange et de partage

Proposition de chant (Taizé)

Wait for the Lord, whose day is near
Wait for the Lord, keep watch, take heart