Deux femmes sur les traces de Marie Madeleine

6 000 kilomètres à pied, depuis  Meudon, en banlieue parisienne, jusqu’à Magdala, dans le nord d’Israël : c’est la route qu’ont entamée le jour de Pâques Céline Anaya Gautier, photoreporter et Claire Colette, journaliste.
Les deux pèlerines se donnent une année pour ouvrir une nouvelle voie historique et spirituelle au féminin, sur les traces de Marie Madeleine.

« Marie Madeleine est la première à avoir vu Jésus ressuscité et c’est un modèle positif de joie, de vie et de relation humaine » expliquait récemment Sylvaine Landrivon, théologienne et co-présidente du Comité de la Jupe, lors d’un entretien Sur la chaîne suisse RTS, dimanche 9 avril, jour de Pâques, jour du départ des deux pèlerines.

https://www.rts.ch/audio-podcast/2023/audio/la-vie-ca-vaut-le-coup-26116600.html

Cécile Anaya Gautier et Claire Colette souhaitent aussi créer un espace de réflexion sur la place de la femme, du féminin et du sacré dans nos sociétés, qu’elles soient laïques ou religieuses.
Elles espèrent aussi sensibiliser le public à la quête de soi par la marche au long cours qui permet aussi d’explorer ses propres frontières.

Pour en savoir davantage sur ce pèlerinage, ses étapes à travers six pays en rejoignant par bateau l’Italie à l’Egypte.

Cette aventure est soutenue par diverses associations, plusieurs villes et par le magazine « le Pèlerin » qui y a consacré un long article dans sa livraison du 6 avril 2023 (n° 7323), à retrouver sur :

https://www.lepelerin.com/dans-l-hebdo/rencontre/sur-les-traces-de-marie-madeleine-avec-celine-anaya-gautier-et-claire-colette-7334

Le Comité de la Jupe, qui soutient ce projet avec enthousiasme, vous invite à rencontrer les deux pèlerines à Marseille, ville où le dominicain Jacques de Voragine situe la prédication de Marie Madeleine dans son livre La légende dorée. Il envisage de rejoindre cette marche à partir du 18 juillet. (Des détails seront donnés prochainement.)

Des livres pour mieux connaître Marie Madeleine

Sylvaine Landrivon, notre théologienne maison, aujourd’hui co-présidente du Comité de la Jupe, a consacré trois ouvrages à Marie de Magdala. Elle nous les présente :

« Marie la Madgaléenne est une figure très importante du Nouveau Testament, mentionnée à au moins 12 reprises dans les évangiles et elle est la première, selon Jean, à avoir échangé avec le Ressuscité qui l’a envoyée annoncer la Bonne Nouvelle à tous (Jn 20,17). Marie Madeleine nous interpelle donc à juste titre, au point que de nombreuses légendes se sont agrégées sur elle, et qu’il est difficile de la cerner, y compris dans l’interprétation de son nom.

Le premier livre que j’ai écrit : Marie de Magdala « apôtre » ? Vers une ré-interrogation du rôle des femmes dans l’église, Paris, Cerf, 2017, se présente comme un travail universitaire. Avec beaucoup de notes, il veut rendre compte du chemin de déconstruction de la figure de l’amie de Jésus opéré par les Pères occidentaux pour servir une théologie de la rétribution, au lieu de valoriser la place des femmes à travers elle.

Le deuxième livre : Marie-Madeleine. La fin de la nuit, Paris, Cerf, 2017, est une reprise moins rigide du précédent, mais avec les mêmes arguments ; dans cet ouvrage, Marie est encore appelée « de Magdala ».

Tout change avec Les leçons de Béthanie. De la théorie à la pratique, Paris, Cerf, 2022. Dans ce dernier livre, je montre qu’en revenant à la source grecque du texte, il faut appeler cette femme « la Magdaléenne ». Je l’explique et je montre pourquoi, rien ne la reliant à la ville de Magdala, elle joue un rôle encore plus important dans l’histoire de Jésus et dans ce qu’elle doit nous offrir comme enseignement. Cette nouvelle approche accentue donc encore sa position d’apôtre des apôtres et cela devrait initier une chaîne apostolique féminine semblable à celle qui vient de Pierre. C’est donc un tout nouveau programme ecclésiologique qui est en cause.

Le premier livre donne donc de nombreuses références, et le troisième revient sur l’essentiel de cette figure afin de l’orienter vers ce qu’elle doit porter pour l’Eglise en marche, ce que plusieurs évangiles apocryphes disaient déjà et que l’institution catholique rechigne à prendre en considération, à savoir la place des femmes. »

Et aussi l’incontournable ouvrage d’Anne Soupa

Douze femmes dans la vie de Jésus, par Anne Soupa, Editions Salvator, 2014