Félicitations Nathalie, merci François !
La nouvelle de la nomination de Sœur Nathalie Becquart au poste de sous-secrétaire du prochain synode des évêques que le pape a convoqué pour l’année 2022 est un important pas en avant. En donnant à une femme le droit de voter, elle met l’être féminin au centre du processus décisionnel de l’Eglise, même si le rôle du sous-secrétaire est administratif et si cette nomination ne vaut que pour le prochain synode.
C’est une victoire pour les associations féministes qui, au moins depuis les deux derniers synodes, celui de la famille et celui de l’Amazonie, avaient été rudement éconduites lorsqu’elles avaient demandé le droit de vote pour les femmes. Elle montre que, malgré les nombreux contre feux conservateurs, le vote d’une femme n’est plus un sujet tabou.
De plus, cette nomination éclaire le rôle des religieuses, trop souvent ignorées et peu valorisées par le clergé et la hiérarchie épiscopale. Pourtant, si l’Eglise de France compte 14 000 prêtres, elle est aussi servie par 20 000 religieuses. Et dans le monde, à côté des 414 000 prêtres catholiques, il y a 642 000 religieuses. Sans elles, combien de tâches resteraient en souffrance ?
Si cette nomination ouvre une porte, cela ne signifie pas que beaucoup puissent l’emprunter. En effet, Nathalie Becquart votera es qualité, et pour une durée limitée. Que se passera-t-il après ? J’imagine mal qu’il faille nommer autant de sous secrétaires que d’évêques invités au synode – plusieurs centaines – pour réussir à associer pour de bon les femmes aux décisions de leur Eglise !
Non, ce que les femmes attendent, ce n’est pas tant un titre qu’une vraie charge d’annonce de l’Evangile, celle qu’elles auront si elles deviennent évêques. Tout l’enjeu est là. La question de leur reconnaissance foncière et des responsabilités qui en découlent reste donc entière. Si le chemin se trace, la route est encore longue…
Les initiatives de ces deux dernières années, en Allemagne avec le chemin synodal, et en France, avec les candidatures de femmes montrent la vitalité des femmes dans leur combat pour une digne reconnaissance. C’est le moment d’appeler d’autres femmes à apporter leurs charismes à cette cause juste. Aujourd’hui, le pape a commencé à répondre aux attentes des femmes. Loyalement, je salue cette ouverture, et je dis : Merci François ! Ensemble, par nos demandes et par ses réponses, nous pouvons poser les pierres d’un «Chemin de reconnaissance», celle de la moitié de l’humanité dans la maison Eglise.