Quel est le droit de l’Église concernant la lecture et la distribution de la communion ?

Dans beaucoup de paroisses, les femmes semblent progressivement exclues de la distribution de la communion et des lectures de la messe… Certes, il n’en est pas toujours ainsi. Mais ces discriminations qui semblent augmenter sont inacceptables. Il n’y a pas de vraie communauté si nous ne la construisons pas ensemble, dans le respect de l’égale dignité des femmes comme des hommes.

Est-il conforme au droit de l’Eglise qu’il en soit ainsi ? Éclairages.

Selon le droit de l’Église, il est permis aux femmes, comme à tout laïc, d’être appelées à lire la Bible ou à distribuer l’Eucharistie :

Canon 910

§ 1. « Les ministres ordinaires de la sainte communion sont l’évêque, le prêtre et le diacre. »

§ 2. « Les ministres extraordinaires de la sainte communion sont l’acolyte et tout autre fidèle député selon les dispositions du canon 230 ».

Canon 230

§ 1. « Les laïcs qui ont l’âge et les qualités requises établies par décret de la conférence des évêques, peuvent être admis d’une manière stable par le rite liturgique prescrit aux ministères du lectorat et de l’acolytat. »

§ 2. « Les laïcs peuvent, en vertu d’une députation temporaire, exercer, selon le droit, la fonction de lecteur dans les actions liturgiques ; de même, tous les laïcs peuvent exercer selon le droit, les fonctions de commentateur, de chantre, ou encore d’autres fonctions. »

§ 3. « Là où le besoin de l’Église le demande par défaut de ministres, les laïcs peuvent aussi, même s’ils ne sont ni lecteurs, ni acolytes, suppléer à certaines de leurs fonctions, à savoir exercer le ministère de la parole, présider les prières liturgiques, conférer le baptême et distribuer la sainte communion, selon les dispositions du droit »

Il ressort que tous les laïcs (modification effectuée par le pape François en janvier 2021) peuvent distribuer la communion et lire les lectures. Ils peuvent le faire de manière informelle et ponctuelle, ou par le truchement des ministères de lecteur ou d’acolyte qui viennent d’être ouverts à tous, hommes et femmes.

Rien dans le droit de l’Église ne permet donc d’exclure les femmes de ces services. N’oublions pas que le mot « liturgie » signifie « action du peuple » donc c’est l’œuvre de toutes et tous. Alors pourquoi exclure ? Intimidation ? Ignorance ? Abus d’autorité ?