Proposition de célébration d’entrée en Carême

Le 14 février 2024 ne marquera pas cette année uniquement la fête des amoureux mais aussi l’entrée en Carême ! Le Comité de la Jupe vous propose une trame de célébration pour animer une réunion au sein de votre groupe local, ou parmi vos proches. Vous pouvez aussi très bien vous recueillir seule grâce à ces textes et cette méditation. Nous espérons que cette célébration vous permettra d’aborder le Carême dans la joie de l’Esprit Saint et d’envisager des actions inspirées par des femmes qui transmettent leur foi.


Célébration d’entrée en Carême

En ce début de Carême, voici une célébration qui nous invite à nous mettre à l’écoute de Dieu et des plus pauvres. Ouvrons nos cœurs pour ce temps de prière et ces quarante jours de préparation avant Pâques.
Cette célébration est la vôtre sentez vous libre de la modifier comme vous le souhaitez (chants, tour de table, silences…).

Proposition de chant : 

1 – Seigneur, avec toi nous irons au désert,
Poussés comme toi par l’Esprit. (bis)
Et nous mangerons la parole de Dieu,
et nous choisirons notre Dieu.
Et nous fêterons notre Pâque au désert :
Nous vivrons le désert avec toi !

2 – Seigneur, nous irons au désert pour guérir,
poussés comme toi par l’Esprit. (bis)
Et tu ôteras de nos cœurs le péché,
et tu guériras notre mal.
Et nous fêterons notre Pâque au désert :
Ô Vivant qui engendre la vie !

3 – Seigneur, nous irons au désert pour prier,
Poussés comme toi par l’Esprit. (bis)
Et nous goûterons le silence de Dieu,
Et nous renaîtrons dans la joie.
Et nous fêterons notre Pâque au désert :
Nous irons dans la force de Dieu !

Lecture de l’Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu. 6,1-6.16-18.

(Relecture inclusive proposée par le pôle évènements)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes et les femmes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes et des femmes.
Amen, je vous le déclare : celles et ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils et elles aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes et aux femmes quand ils et elles prient.
Amen, je vous le déclare : celles-là et ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils et elles prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes et aux femmes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : celles-là et ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes et des femmes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. »

Méditation de l’évangile

Nous profitons de l’ombre d’un grand chêne, assis.es en cercle autour de Jésus pour suivre son enseignement. Chacun·e écoute attentivement, discute, questionne, réagit. Aujourd’hui, Jésus veut nous parler de comment devenir des justes. Il ne suffit pas de faire l’aumône, jeûner et prier. Encore faut-il le faire pour les bonnes raisons. Certains agissent « pour devenir des justes » … « pour [se] faire remarquer ». Double objectif, intentions cachées, volonté de se faire valoir … Jésus ne mâche pas ses mots pour décrire celles et ceux qu’il qualifie d’hypocrites qui se donnent en spectacle pour faire remarquer leurs bonnes actions. Le discours crée deux catégories : celles et ceux qui ont déjà reçu leur récompense car ils agissent pour être connus des hommes, et moi, que Jésus appelle à agir en me mettant d’abord sous le regard de Dieu.
Pourtant, je sais que parfois je fais partie de ces hypocrites qui utilisent les trompettes contemporaines pour mettre en avant leurs bonnes actions et ainsi obtenir l’approbation publique et les honneurs. J’aime les like sur mes pages, je cultive ma petite renommée… Jésus doit bien s’en douter, je fais partie de ses disciples, il me connait. Il choisit malgré tout de m’inclure dans la catégorie de celles et ceux qui tendent sincèrement vers la justice. « Mais toi » … Oui moi, qui écoute la Parole de Dieu aujourd’hui, je suis appelée à bien agir, mais discrètement. Car le regard de Dieu suffit, et son amour m’est acquis.
Voilà un beau programme pour le Carême ! Faire l’aumône d’abord. Pourquoi est-ce si important ? Jean Chrysostome disait :
« Tu veux honorer le corps du Sauveur ? Ne le dédaigne pas quand il est nu. Ne l’honore pas à l’église par des vêtements de soie, tandis que tu le laisses dehors, transi de froid, et qu’il est nu. Celui qui a dit : Ceci est mon corps, et qui a réalisé la chose par la parole, celui-là a dit : Vous m’avez vu avoir faim et vous ne m’avez pas donné à manger. Ce que vous n’avez pas fait à l’un des plus humbles, c’est à moi que vous l’avez refusé ! Honore-le donc en partageant ta fortune avec les pauvres : car il faut à Dieu non des calices d’or, mais des âmes d’or »
Sur Matthieu, Homélie 50, 3, PG 58, 508
Faire l’aumône en secret, cela me pousse à ne pas faire de mon prochain un moyen, à ne pas l’instrumentaliser, mais au contraire à le mettre au centre de mon action.
Et jeûner, quel sens cela peut-il avoir pour moi ? Il y a de multiples façons de jeûner. En voici une qui peut nous parler, celle qui est dans Isaïe, 58, 6-7 :
« Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. » Isaïe, 58, 6-8

Peut-être simplifier ma vie, laisser de côté ce qui parasite mes journées, et prendre du temps pour le service de mon prochain et pour la prière.
Mais comment prier ? Est-ce difficile pour moi de prier ? Peut-être que, me viennent spontanément aux lèvres les mots du Notre Père, une prière de louange pour la beauté du monde. Je fais passer devant moi les visages de ceux que j’ai rencontrés, écoutés, servis. Ils sont le visage de Jésus parmi nous. Mais ce dialogue intérieur avec Dieu est parfois laborieux pour moi. Alors je vais parfois chercher les prières des autres pour m’inspirer. Faisant partie du Comité de la jupe, je peux m’appuyer sur les prières des femmes qui m’ont précédée.
Quelle forme pourrait prendre ma prière pendant ces jours de Carême ? Quelles paroles ou prières de femmes inspirantes pourraient m’accompagner durant ces quarante jours, celles de Madeleine Delbrel ? Dorothy Day ? Marion Muller-Colard ?… Et à quelle(s) femme(s) je souhaite rendre grâce dans mon entourage, ou bien parmi les saintes, les théologiennes ? Inspirée par l’esprit et éclairée par le parcours de ces femmes, quelles actions puis-je mener à mon tour, même la plus simple qui soit ?

Temps de silence et/ou Temps d’échange & de partage

Prière

Cet amour qui nous habite,
cet amour qui éclate en nous,
est-ce qu’il ne va pas nous modeler ?
Seigneur, Seigneur,
au moins que cette écorce qui me couvre
ne te soit pas un barrage. Passe.
Mes yeux, mes mains, ma bouche sont à toi.
Cette femme si triste en face de moi :
voici ma bouche pour que tu lui souries.
Cet enfant presque gris tant il est pâle,
voici mes yeux pour que tu le regardes.
Cet homme si las, si las, voici tout mon corps
pour que tu lui laisses la place,
et ma voix pour que tu lui dises
tout doucement : «Assieds-toi.»
Ce garçon si orgueilleux, si bête, si dur, voici mon cœur
pour que tu l’aimes avec,
plus fort qu’il ne l’a jamais été…
Là où il n’y a pas d’amour, que j’aime.
Madeleine Delbrêl (1904-1964)
(dans Nous autres, gens de la rue)

Proposition de chants (Taizé)

La ténèbre n’est point ténèbre devant toi: la nuit comme le jour est lumière

ou bien

Wait for the Lord, his day is near
Wait for the Lord, be strong take heart

Bonus : les mots de Bernard Rivière dans Témoignage Chrétien N°4045 8/02/2024

“En ce temps de Carême qui nous sépare de la Vie de Pâques, celle de Jésus qui m’est promise et en laquelle je crois et j’espère, comment être fécond, comment vais-je donner vie? Avec le Carême qui s’ouvre, comment préparer Pâques aujourd’hui, que sera mon désert? Ça va bien ces histoires de «sacrifices» de nos grandsmères – «Tu ne mangeras pas de ceci ou de cela. » – ou ces «têtes de carême» qui donnent envie de fuir! Ouvrons-nous, sortons de nos canapés, chantons, faisons du «boucan» comme disait le pape à Cracovie. «Mangeons et festoyons, car mon fils qui était mort est revenu à la vie. » (Lc 15, 22-24.) Mes amis, pendant ce Carême, pas de procrastination: au travail et tout de suite… dans la joie. Merci!” Bernard RIVIÈRE