Pâques… à la maison

12 avril pour les Églises catholiques et protestantes, 19 avril pour les orthodoxes… Pâques se fête sur un mode pluriel tout en célébrant la même chose : le passage de la mort à la vie, la résurrection de Jésus, le Nazaréen, né en Palestine sous l’empereur Tibère. Cette année sera d’ailleurs très particulière, confinement oblige. Pâques se fêtera sans faste, sans bruit, sans orgue, sans cloche… Et après ?

Pâques se fêtera à la maison dans l’intimité des foyers, lieu assigné traditionnellement aux femmes, remettant cette fête au cœur du monde féminin. Il faut dire que l’idée n’est pas neuve. Les premières communautés chrétiennes célébraient le culte de façon domestique. Mais allons plus loin. Dans les évangiles, la résurrection de Jésus est… une affaire de femmes. Ce sont elles qui en ont eu, les premières, une intuition forte. Elles ont compris qu’au-delà de la mort, il restait quelque chose de différent, de transformé mais de vivant. Les récits de résurrection le traduisent parfaitement, notamment dans la scène du jardin où Marie de Magdala dialogue avec le Ressuscité. Envoyée par Lui, elle devient l’apôtre des apôtres. Le tout premier messager de ce qui allait initier la diffusion de ce grand courant de foi, que l’on appelle chrétienté, était donc une femme !

Mais réfléchissons encore plus loin. À Pâques nous fêtons le passage des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie et pourquoi pas, soyons fous, le passage de toutes les petites morts à toutes les belles résurrections. Ainsi c’est Pâques chaque fois qu’un sourire renaît sur un visage triste, qu’une solution décoince une situation figée, qu’une sortie par le haut donne du sens à l’échec, que du péril émerge la solidarité, que du danger grandit notre humanité. Alors 2 dates pour Pâques ou 365 ? Joyeuses Pâques… à la maison.

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Anne-Joëlle PhiIippart